Telrunya

Introduction


J'ai été pendant longtemps au service de l'alliance, je pensais que
toutes les actions que je faisais étaient pour le bien de l'humanité...
Je me trompais, tout était prémédité et étudié pour les biens privés des rois...

Ma famille a été massacrée par les gardes de StormWind lorsque j'était
encore toute jeune... La raison de leur massacre était, selon eux :
"Les criminels que vous êtes avez été jugés et condamnés à mort !"...

J'eus à peine le temps de fuir la maison vers l'extérieur et de me
cacher dans la pénombre des arbres que mon habitat était déjà en feu...

Je vis avec effroi mes parents, en train de brûler vifs, ils couraient,
dans les rues, hurlant de douleur, avant de les voir tomber en cendre
et s'éparpiller au sol...
Étant donné que j'étais la seule survivante de ce massacre, les gardes m'ont fait passé pour la criminelle...

Depuis ce jour, je vagabonde seule dans les ténèbres de la nuit et de l'ombre...
J'ai appris à voir dans la nuit, à vivre avec et à embrasser la douleur. Désormais la douleur et moi sommes de grands amis...

J'ai pour but de me venger... de retrouver ces 3 gardes qui ont décimé
ma famille, et de leur faire goûter à la douleur qui me tourmente et me
lacère chaque jour depuis leur crime...

Chapitre I : Sombre destinée

Le ciel était sinistre, le vent soufflait avec légèreté les feuilles
tombantes des arbres, inquiétants sous la lumière de l'aube...
J'étais seule, dans ma chambre, jouant avec de petites dagues en bois,
je m'amusais à les faire tourner et à les faire claquer les une contre
les autres.
Ah.. les joies de l'enfance.... un rien me faisait rire, moi, une petite fillette elfe âgée de 15ans humains...

Au moment le plus imprévisible, j'entendis un bruit sourd de craquement
et de déchirure de bois suivis de cris de peur. Inquiète, je descendis
à l'étage voir ce qu'il se passait.
Arrivée en bas, je vis 3 gardes, 3 gardes de Stormwind qui étaient
entrés en effraction dans ma maison. Ils dégainèrent leurs lames, après
que ma mère ait demandé ce qu'ils voulaient, en répondant que notre
famille avait été jugée et condamnée à mort...
Jugée et condamnée par qui ?... Personne ne le savait...

Avec leurs lames et leurs torches ils se mirent à dévaster tout
l'étage, à grands coups de lame dans les meubles, les bouts de bois
volaient, la poussière, les cris, les bruits entre choquants des
métaux, l'odeur de brûlé... tout se mêlait... je ne distinguait plus
rien... je ne voyais plus que les éclats lumineux des torches et des
flammes à travers la fumée...
Par chance je réussis à sortir par une aération avant qu'ils ne me
trouvent. Je me réfugiai dans un buisson dans la rue, regardant avec
effroi les flammes prendre ma demeure... mon passé... ma vie...
Ils avaient tout brûlé et je les vis sortir des flamme, tel des démons
de l'enfer. Ils se questionnaient, ils se demandaient où j'étais.
Ils abandonnèrent vite et prirent la fuite, un court moment de silence
passa avant que je ne vis ma mère, en train de brûler vive, de hurler
du mieux qu'elle pouvait, malgré la douleur, "Rien fait !... Nous
n'avions rien fait .. RIEnnn!...". Puis je la vis, tomber en cendre
et en braises, au sol... S'éparpiller en miettes devant moi... sa tête
avait roulé jusqu'à mes genoux...

J'avais peur... je me retrouvais seule... sans famille.. au milieu
d'une rue.. avec une tête brûlée entre les jambes et un liquide coulant
dans mon dos... sans doute de la sueur...
J'entendis des pas, lents et sinistres... je crus que la peur allait
m'achever quand je vis les pieds de cet homme, de lourdes bottes de
métal couvertes de poussière et d'araignées.... et... je ne me rappelle
plus... il y a un blanc... Tout était flou...

Chapitre II : Le réveil

Lorsque je m'étais réveillée, je me retrouvais dans une chambre
elfique, dans de doux draps blancs. Je regardais autour de moi,
essayant de savoir où j'étais, je ne me souvenais plus de rien...
Je me levais et je me rendit compte que j'étais torse nu, avec un
bandage ensanglanté, fait à l'aide de ma tunique, autour de l'épaule
gauche. Inquiète j'enlevai la tunique et vis une énorme cicatrice sur
le passage d'une artère... J'essayais de me rappeler comment j'avais pu
me faire ça... rien...
Essayant de me dire que cela n'était rien, je pris dans l'armoire une
autre tunique et la revêtis, après quoi je descendis de la chambre et
me retrouvais dans un grand hall creusé dans le tronc d'un arbre
gigantesque. Je compris alors que j'étais à Teldrassil.
Tout le monde était joyeux, tranquille. Tous discutaient intensément
jusqu'à ce que j'arrive en bas... À ce moment là, je n'entendis plus
que des murmures, tout le monde me regardait, des dizaines et des
dizaines de regards noirs foudroyants me harcelaient... J'avais
l'impression d'être une... une atroce criminelle...
Je sentis en moi une profonde tristesse...

Je partis, ne comprenant plus rien... je suivais la direction du
chemin, vidée de toute pensée, de tout espoir... Je ne regardais plus
rien, j'avançais machinalement, suivant le chemin, priant pour que tout
ceci ne soit qu'un vulgaire cauchemar...
Mais non... tout était bien réel...
Arrivant à Darnassus, je vis des affiches comme quoi j'était
responsable de la mort de mes parents... ma tête était mise à prix...
Je partis en larme, traversant tout darnassus et fuyant les quelques
chasseurs de prime qui y étaient, en direction du portail menant à
IronForge.
Même à IronForge j'étais recherchée...

Je pris la décision de partir vagabonder seule, dans l'ombre et les
ténèbres, tentant de vivre avec une douleur qui me lacèrera jusqu'à ce
que le monde m'oublie, et que je puisse à nouveau me montrer...
Durant 40 ans, soit, 10 ans, pour vous humains, j'ai vécu péniblement,
me contentant d'herbes et de fruits pour me nourrir... Les grottes
étaient mes maisons... 40 ans d'errance...40 ans durant lesquels
j'étais une femme maudite, malsaine et monstrueuse pour le monde...
Je pensais sans cesse à Shuin... Lui que j'aimais tant... J'espérais
pouvoir un jour le retrouver et, lui expliquer calmement que je n'étais
pour rien dans toute cette histoire...
Je passais mon temps à méditer au travers de l'eau...

Ces tristes et dures années passèrent si lentement que je crus en mourir... je crus même que j'étais passée en enfer...


Interlude

Je n'eus pas l'occasion d'adresser la parole à un individu quelconque
durant près de 30 ans... Ce fut dans un recoin sombre des collines des
Maleterres de l'est, qu'un grand individu à la peau verte couvert d'une
toge noire avec capuche croisa mon chemin... Il s'arrêta et me regarda,
l'air , avant de m'interpeller :


"Telrunya...Je dois vous parler.
-Quoi? M.. mais qui êtes vous ?...
-Un grand mal vous attend... répondit l'orque d'un niement de tête, du sang maudit coule dans vos veine..."

Qui était cet orque, comment me connaissait-il, et pourquoi était-il
venu me dire cela?... Je ne le savais pas... Je me contentais de le
regarder partir lentement tête baissée...
Les dix dernières années dans l'obscurité de la solitude furent les plus longues...